Le retour de la couture a sonné !?

Il parait que les mobylettes font leur grand retour dans les rues de la capitale... Et vous savez pourquoi ? Parce que la mobylette est increvable, elle est robuste, économique, peu polluante et en plus facile à réparer soi-même le dimanche dans son garage.

L'histoire la remet au gout du jour au même titre que THE machine à coudre !!!! LA sewing machine is back !

Commençons par notre histoire... Notre histoire à nous : les couturières !

Après des siècles de couture à la main, la machine à coudre nait en 1829 et Mr Singer ouvre son business aux particuliers en 1851 ce qui fait frémir les tailleurs. En 1890, 8 français sur 10 ont une machine au foyer pour confectionner et raccommoder eux-mêmes leurs habits. Vous savez les belles noires à pédale aux finitions dorées ! La révolution industrielle sonne le début du Prêt-à-porter pendant la première guerre avec la confection en série de vêtements militaires. La première machine électrique arrive alors en 1921 : il y a 100 ans ! Je vous conseille, concernant cette époque, l'histoire des "Midinettes" parisiennes. Le temps où 75% des emplois féminins étaient dans le textile (histoire du travail des femmes dans l'industrie) ...

Dans les années 50, les couturières de quartier copient encore des modèles "couture" pour leurs clientes jusqu'à ce qu'elles disparaissent avec l'explosion du prêt-à-porter industriel ; c'est le début de la consommation de masse dans les années 60. Les usines textiles françaises subissent la mondialisation et ferment peu à peu...

La couture à la maison disparait alors des écrans jusque dans les années 2010, avec l'essor du DIY. Les tutoriels fleurissent sur la toile et la communauté de la couture du dimanche est en plein essor sur les réseaux _ cf le hashtag : #jeportecequejecouds .

Tout cela était déjà gentiment en route quand la crise du Covid-19 nous frappe ! Confinés puis déconfinés, les gens veulent coudre leurs masques en tissu. Résultat : les ventes de machines à coudre familiales bondissent ( FranceTV info : 30 à 40% d'augmentation prévue )... Nous avons aussi eu le temps de réfléchir à notre consommation excessive dont nous étions privés. Nous avons repris goût à refaire nos cookies et nos pates à tarte nous-même, alors pourquoi pas nos vêtements ? Aujourd'hui l'avenir de la planète et de ses habitants nous soucie et l'ère de la fast-fashion ne nous convient pas ! Pourquoi se fournir des habits toujours de moins en moins chers et cautionner toujours plus de profit _ à défaut de la qualité et de l'écologie ?

Je crois que du positif ressort de toutes épreuves et celle du coronavirus me le prouve une fois de plus... Mon métier, professeure de couture à l'Education Nationale, était en perdition... Les sections fermaient car la couture était partie loin exploiter des gens à bas salaires... Alors j'ose croire que le vent a tourné et que l'enseignement, à l'instar des tutos, va retrouver ses lettres de noblesse. Venez apprendre le métier chez nous ! Montrez aux jeunes gens qu'ils peuvent suivre une voie professionnelle qui va les passionner ( voir les formations MMV en CAP, BAC et BTS proposées de mon lycée à Nanterre , pensez au Greta et aux candidats libres aussi ). L'histoire n'a pas dit son dernier mot sur la mode française et le domaine a un avenir certain ! Se fournir chez une petite marque locale, solliciter un(e) couturièr(e) de proximité pour du semi-mesure, créer certains modèles à la maison... N'est-ce pas plutôt ça que nous voulons ?

L'histoire de la couture : c'est l'histoire des hommes et des femmes, des français et des françaises ! Participons au virage qu'elle mérite...