La révélation du confinement

Et voilà que l'histoire nous mène ici... En Mars de cette année 2020, le covid-19 a pointé chez nous et tout s'est figé : nous devons être confinés chez nous. Ma fille pleure la fermeture de l'école, je ne peux plus rendre visite à ma grand-mère en EHPAD, mes élèves sont priés de rester chez eux... comme tout le Monde...

La guerre _ sanitaire_ est annoncée et la fin de notre train-train et liberté avec !

Dès le début du confinement, nous nous adaptons, l'angoisse au ventre : on remplit le frigo, on crée des groupes WhatsApp avec la famille, les amis, les collègues, on vérifie la connexion internet pour le travail... On est contents de devoir rester chez nous d'un côté, mais y être forcés reste lugubre et inconnu.

De mon côté, comme un instinct de survie, comme une préparation de mes armes, j'ai tout de suite eu envie de faire des masques tissus, dès le 14 mars. J'ai collé la Poulette devant un dessin-animé et j'ai planché sur un patron ! J'ai mesuré de mon nez à mon menton, de mon oreille gauche à mon oreille droite, et j'ai dessiné à main levée ce que j'avais vu lors d'un voyage au Vietnam.

Mon premier jet étant concluant, j'ai usiné tout le week-end pour en faire un à chaque membre de ma famille proche. Je ne savais pas quand j'allais les revoir, j'étais flippée qu'ils soient sans protection pour affronter ce qui nous attendait... Autant vous dire que j'ai vécu l'angoisse de la maladie, le stress des actualités et l'inquiétude des fermetures, devant ma machine ! Tout le monde était livré avant la généralisation et le durcissement du confinement le lundi 16. J'avais pourtant encore beaucoup de monde à qui je voulais en faire... Je n'ai pas arrêté... La machine était lancée et mon entourage venait les chercher en rebelle avec la dérogation pour aller en course.

Entre l'école à la maison ( CE1, seconde et BTS ) et le reste, j'ai fait 80 masques avant qu'il ne soit annoncé officiellement que le masque en tissu était d'utilité publique ! J'ai pleuré le jour de cette annonce : mon engagement n'était pas inutile ! La mobilisation était en marche. J'ai alors publié un premier tutoriel sur le site de mon lycée et sur mon compte insta pro. Je voulais partager ma trouvaille et faire la part belle à mon savoir-faire et mon métier : Apprendre la couture !

Au bout d'un mois, l'Afnor m'a mis des bâtons dans les roues en refusant la couture centrale... A force de recherche sur le sujet, j'ai trouvé un nouveau modèle dans un tuto japonais que j'ai simplifié et travaillé en gradation. Un nouveau tuto s'imposait.

Avec mes collègues qui voulaient mener une action aussi, nous l'avons donc choisi pour notre opération de 830 pièces. De mon côté, j'ai continué à en faire à la maison et les retours étaient grandement positifs. Le modèle est efficace et confortable, choisir ses tissus plait aux voisins, le tuto fait beaucoup de vue en peu de temps.

Alors me voilà, bloquée chez moi avec ma machine et mon ordi que j'utilisais si peu pour cause de métro-boulot-dodo... Me voilà avec cette grande envie de continuer à faire mon métier en ligne, pour ceux et celles qui voudront... Me voilà avec tous ces modèles que j'ai en tête depuis longtemps et pour lesquels je veux faire ce que je sais faire : des documents de réalisation de vêtements, des tutos !

Vous en savez maintenant toute l'histoire : Bienvenue sur mon site !